Page:Mirages-Renée de Brimont-1919.djvu/52

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préparé pour ceux-là que ce chant ensorcelle,
doux voyageurs égarés par Elles…
Chacune dit, caresse éternelle,
la tenace caresse de l’eau,
plaisir délectable et morose,
et des paumes de chair, et des chairs glissant, roses,
sous l’aile déployée ou l’éventail déclos
de mille nageoires
dans les nuances des immensités noires !
— Et de mille lueurs, et de mille reflets,
la lune, nef céleste, est lentement montée
vers le mirage des nuées
lentement remuées ;
et jusqu’à l’aube, et tel une fleur d’été,
le chant multiple, illimité,
viendra s’épanouir aux lèvres des Sirènes…

Nef, demeurez captive à ces rives sereines
où des pêcheurs ont tendu leurs filets !