Page:Mirbeau - « L’Intruse » à Nanterre, paru dans l’Écho de Paris, 26 mai 1891.djvu/3

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

M. Hector Pessard (montrant M. Sarcey endormi)

De lui !… Ne trouvez-vous pas qu’il baisse ?

M. Gandillot

Mais non, ce n’est pas lui qui baisse… C’est la lampe qui baisse… (Il se lève pour remonter la lampe.)

M. Hector Pessard

Ne faites donc pas de bruit !… Ne faites donc pas d’esprit… Vous n’êtes pas à Déjazet, ici… Moi, je vous dis qu’il baisse… pourquoi n’est-il pas au théâtre, ce soir ?

M. Gandillot (il se rassied)

Il n’y a pas de premières, ce soir…

M. Hector Pessard (impérieux)

Pourquoi n’est-il pas au théâtre, ce soir ?

M. Brisson

Ne parlez pas si haut… Vous êtes étrange, aussi, ce soir… On vous dit qu’il n’y a pas de premières, ce soir…

M. Hector Pessard

Ce n’est pas une raison…

M. Brisson

Et vous !… Pourquoi n’êtes-vous pas au théâtre ?

M. Hector Pessard

Moi ?… Ça n’est pas la même chose… Vous savez bien que je ne suis jamais au théâtre, moi !…

M. Brisson

Vous feriez mieux d’y aller…