Page:Mirbeau - Apologie pour Arthur Meyer, paru dans L’Aurore, 16 février 1899.djvu/7

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Il devait y avoir une grande foule dans ces salons, car de nombreux invités circulaient dans l’escalier, et se promenaient dans le vestibule, dont les portes s’ouvrent sur le restaurant où nous étions. C’était, pour la plupart, espoir des dictatures prochaines et des restaurations futures, des jeunes gens… Si tant est qu’on puisse dire de ces gens qu’ils fussent jeunes avec leurs faces pâles et fripées, leurs pauvres crânes étroits et fuyants, dont la conformation microcéphalique s’accusait dans une calvitie précoce. Il y avait aussi parmi eux quelques officiers, les uns en civil, les autres en militaire, et qui ne déparaient pas du tout le spectacle anthropologique que nous avions devant les yeux…