Page:Mirbeau - Apologie pour Arthur Meyer, paru dans L’Aurore, 16 février 1899.djvu/9

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— Nous n’avons pas été hués aujourd’hui, et personne ne nous a jeté de pierres, ni menacés de mort !… Est-ce donc que nous n’avons pas fait notre devoir ?… Est-ce donc que nous n’avons pas, aujourd’hui, proclamé une vérité ?… pourrions-nous dire, avec un étonnement douloureux, comme le philosophe antique.

Mais les beaux jeunes gens de Rouen nous évitèrent de nous poser ces mélancoliques questions. La soirée avait été bonne, sûrement :

— Oh ! là là ! disait l’un.

— Quelles sales têtes ! disait l’autre.