Page:Mirbeau - Après dîner, paru dans L’Aurore, 29 août 1898.djvu/6

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si totalement, l’un dans l’autre, qu’ils ne font, en quelque sorte, qu’un seul et même instinct, et qu’on ne sait plus lequel des deux nous pousse à donner la vie, ou à la reprendre, lequel est le meurtre et lequel est l’amour… J’ai reçu les confidences d’un horrible assassin qui tuait les femmes. Son sport était que le spasme de plaisir de l’un concordât exactement avec le spasme de mort de l’autre : « Dans ces moments-là, me disait-il, je me figurais que j’étais un Dieu et que je créais le monde ! »