Page:Mirbeau - Chez l’Illustre écrivain, 1919.djvu/28

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L’illustre Écrivain. — Allons !… Allons !…

Le Valet de chambre. — C’est M. Byronnet !…

L’illustre Écrivain, réjoui à cette idée. — Ça !… Je la vois d’ici, la gueule de Byronnet !

Le Valet de chambre. — Monsieur aussi !… Monsieur se rend bien compte qu’il n’y a pas un autre mot pour exprimer la chose que fera, ce soir, M. Byronnet…

L’illustre Écrivain. — Ah ! ce Joseph !… Il est étonnant !… On ne peut pas lui en vouloir. (On sonne, Joseph se lève.) Je n’y suis pour personne !… pour personne !…

Joseph sort.

L’illustre Écrivain, seul. Il relit les feuille déjà dictés avec des gestes cadencés. Haut. — « L’énigme perverse… et le troublant péché de leurs fleurs !… » C’est génial !… (Joseph rentre.) Eh bien ?

Le Valet de chambre. — C’était un ami de Monsieur… un ancien ami des jours de misère… Un sale type… avec un paletot crasseux, des cheveux longs… et qui sentait la bière… Il venait sans doute, taper Monsieur… Je l’ai mis dehors !…

L’illustre Écrivain. — Bien !… Allons, allons… continuons de travailler… (Le valet de chambre se rassied devant le bureau… l’Illustre Écrivain arpente la pièce, en proie à l’inspiration… Dictant :) « Alors la marquise se pencha… »