Page:Mirbeau - Chez l’Illustre écrivain, 1919.djvu/36

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


V


L’Illustre Écrivain a fini de s’habiller… Il prend son porte-cigarettes et son portefeuille qu’il met dans la poche de son veston ; un mouchoir qu’il insère méthodiquement dans la poche de poitrine… quelques louis sur la cheminée, qu’il met dans la poche de son gilet… Puis, frais, rasé, astiqué, boutonné, parfumé, il se regarde dans la glace, longuement, avec satisfaction…


L’illustre Écrivain, au valet de chambre. — Suis-je bien ?…

Le Valet de chambre. — Monsieur brille, tel un phare !…

L’illustre Écrivain, avec un geste d’ennui. — Allons !… fais entrer Mme Beauduit !

Le Valet de chambre. — Bien, monsieur.

Le valet sort.

L’illustre Écrivain. — Ce qu’elle va me raser encore !…

Il commence à mettre ses gants. Entre Mme Beauduit.

Mme  Beauduit, fâchée. — En voilà, maintenant, du nouveau !… Et pourquoi m’as-tu fait attendre si longtemps, dans l’antichambre, comme