un phare. À peine s’il daigna me saluer ainsi qu’il convient à une Célébrité de cette espèce. Et, devant que je lui eusse offert un siège, il s’était assis, ou plutôt, à demi couché sur le canapé, en croisant ses jambes avec une aisance conquérante, et tapotant du bout de sa canne à béquille d’or le bout de ses bottines en lesquelles, durant quelques secondes, il se mira complaisamment. Je ne savais que dire… Il y a des moments où la véritable admiration, c’est le silence.
— Monsieur !… commença, enfin, ce véritable artiste, je ne crois pas avoir à me présenter à vous d’une façon plus détaillée ?
— Certes ! approuvai-je respectueusement.
— Ce serait, n’est-ce pas, une grave impolitesse de ma part que de supposer un seul instant, de la vôtre, une ignorance de ma personnalité… ignorance fâcheuse, impardonnable !
— Parfaitement, Maître !
— Maître ! C’est bien cela… Je vois que vous me connaissez… que vous connaissez l’illustre Anselme Dervaux… Adultères en tous genres… fabrique, commission, exportation… Deux cents éditions !
Je m’inclinai aussi bas que put me le permettre mon échine.
— Souffrez, pourtant, que je vous rappelle le titre de tous mes ouvrages.
— Oh ! Maître, inutile… Je les sais par cœur.