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DEUXIÈME PARTIE


I


Deux ans s’étaient écoulés. Le curé Sortais était mort d’une embolie au cœur, et son successeur, l’abbé Blanchard, ancien premier vicaire de Viantais, lequel me donnait, et continua de me donner des répétitions de latin, avait, chez nous, repris sa place, aux dîners de famille et au bog du dimanche. Il arriva même que le bog fût parfois agrémenté de musique, car le nouveau curé possédait un très joli talent sur la flûte, et il aimait, étant bon vivant, à nous régaler de quelques morceaux de sa composition. Ces soirs-là, ma mère offrait le thé avec des tranches de gâteau sablé que le curé dévorait avidement, disant dans un gros rire, et se frictionnant l’estomac :

— Ce qui vient de la flûte, retourne au tambour.

Quant aux Robin, ils attendaient toujours leurs meubles dans la maison des demoiselles Lejars, dont