bavarder… Il faut pourtant que j’aille porter sa petite commande à Marguerite Closvougeot, car voici l’heure du Bois et je pourrais la manquer.
Elle me tendit la main de nouveau.
— Ah ça ! voyons, quand venez-vous nous demander à dîner ? Vous savez, tous les soirs, à sept heures et demie… Charles sera joliment content de vous revoir.
Je rentrai chez moi, très mélancolique, l’esprit bouleversé par cette vision qui venait de surgir, inquiétante et tragique, des dessous les plus fangeux de la vie parisienne. Je me rappelai le temps déjà lointain où, toutes les semaines, nous allions, une bande de gais jeunes gens, dîner chez Mme Piédanat, l’accueil simple et charmant qui nous y attendait, et, une grande tristesse au cœur, je comparai l’intérieur aisé et décent d’autrefois avec l’intérieur d’aujourd’hui, où la demoiselle à cheveux rouges roulait dans la boue des destinées perverties la mère proxénète et le fils infâme.
L’hôtel de la rue Jouffroy ressemblait à tous les hôtels de cocotte. De la peluche, et puis encore de la peluche. Un parfum violent qui, dès en entrant, vous saisissait aux narines, semblait s’échapper de toutes les tentures, de toutes les portières, de tous les tapis. On eût pu, au nombre des meubles entassés dans les