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Page:Mirbeau - La Vache tachetée.djvu/216

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— Il jette sa gourme.

Ou bien :

— Il faut que jeunesse se passe.

Car ils ne détestaient pas les aphorismes, et ils avaient de la sagesse… Ma jeunesse se passait, non sans accrocs, mais sans drames, parfois les parents ou les maris de mes victimes n’ayant point, pour leurs filles et pour leurs épouses, la même philosophie que mes parents pour moi. Le curé, un grand ami de la maison et notre commensal presque quotidien, dut intervenir dans des affaires délicates et compliquées qui, grâce à lui et à la sainte religion, se terminèrent toujours à mon avantage. J’étais aussi protégé contre les vengeances des papas et des maris par ce fait que mon père était maire de la commune, suppléant du juge de paix du canton ; et tous ces braves gens, outre que les troublait fort l’exercice de ces deux puissances redoutables, étaient, par habitude et par avance, soumis à la dure loi des hiérarchies sociales…

Par exemple, on ne m’aimait point… Je parle, bien entendu, des pères susdits et des susdits maris… On me haïssait même, et, bien que cette haine ne se manifestât jamais que par des regards sournois, elle était fort injuste, car, chaque année, je dotais la commune de quelques enfants imprévus, à qui j’avais su