de sa bosse… Emplis-toi de la laideur horrible de ses regards… mais hâte-toi… Et n’accuse que toi-même si, bientôt, il y a des malheurs ici… Car il y aura des malheurs ici !…
Elle répondit simplement :
— Je ne vous crains pas. Et le petit bossu que j’aime ne vous craint pas non plus… Et c’est vous qui êtes laid… parce que vous êtes méchant… Et c’est vous qui êtes une espèce… et un… je ne sais plus comment vous avez dit… Et si jamais vous touchez et faites du mal au petit bossu que j’aime… ah ! ah ! ah !…
Sur ce rire, sur les éclats de ce rire qui ne rimait à rien, elle ouvrit la porte et disparut. Avec toutes les rages dans le cœur j’entendis ce rire dans le corridor, puis dans le jardin, puis derrière la grille.
— Je me vengerai… je me vengerai… je me vengerai !… criai-je.
Mais elle ne pouvait plus m’entendre, et le rire s’était éteint, et le soleil entrait toujours, par les fenêtres ouvertes, et n’éclairait plus comme un nimbe d’or, la chevelure de Marie.
— Oui ! oui ! je me vengerai !… Je restai là, longtemps, à humer, comme une bête lubrique l’odeur de femme que Marie avait laissée dans la pièce… cette odeur infernale qui me mettait du feu dans la poitrine et faisait bouillir le sang de mes veines à gros bouillons.