Page:Mirbeau - Le Calvaire.djvu/247

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couché sur le divan, les jambes croisées, regarde Juliette, avec des yeux où le désir luit… Le gaz brûle, les bougies flambent, une botte de roses, qu’on vient d’apporter, mêle son parfum plus discret aux odeurs violentes de la toilette ! Et Juliette prend une rose, en tord la tige, en redresse les feuilles et la pique à la boutonnière de l’homme, tendrement, en souriant… Un petit chapeau, dont les brides pendent, se pavane au haut d’un candélabre.

Et le train marche, souffle, halète… La nuit est toujours noire, et je m’enfonce dans le néant.