Page:Mirbeau - Le Comédien, paru dans Le Figaro, 26 octobre 1882.djvu/10

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crasseux, ses regrets d’hier et ses espérances de demain. Je parle seulement du comédien, du vrai, du grand, de celui dont on dit qu’il est un artiste, à qui les femmes écrivent des lettres d’amour, qui va dans le monde, non point comme un salarié de plaisir, mais comme un visiteur de luxe dont on s’enorgueillit ; du comédien qui gagne cent mille francs par an, comme un président de la Chambre, et dont la critique, complaisamment et durant trois colonnes de feuilleton, vante chaque semaine les talents variés, la voix géniale, le geste sublime ;