Page:Mirbeau - Les Écrivains (première série).djvu/265

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On peut penser ce qu’on voudra de M. Brunetière. Beaucoup en pensent du mal ; c’est leur affaire. Moi, j’en pense du bien ; c’est mon droit. Cela ne change rien d’ailleurs à la personnalité de M. Brunetière. Quoi que nous en pensions les autres et moi, M. Brunetière est ce qu’il est. Nous n’y pouvons rien. J’aime son courage moral, la violence de ses convictions littéraires, son imperturbable sincérité en des opinions qui ne sont pas toujours le miennes, pourtant, et que, souvent, je réprouve. Je comprends qu’on ne les aime pas. Jamais je ne forcerai personne à l’admiration de M. Brunetière. En revanche, je demande qu’on me laisse libre dans le goût que j’ai de lui. S’il me plaît d’assister aux éloquentes leçons de ce professeur, je veux pouvoir le faire avec sécurité, sans être exposé à recevoir sur la tête des petits bancs,