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Page:Mirbeau - Les Écrivains (première série).djvu/27

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RÉCLAME


Dès qu’on eut appris, sur le boulevard, la nouvelle de la folie de M. Jean Richepin, chacun s’écria, en esquissant un sourire : « Ce Richepin, quel malin. » Il ne vint à l’esprit de personne — même de ceux qui ne connaissent pas cette nature calculatrice et froide — que M. Jean Richepin pût être réellement fou, et tout le monde, au contraire, pensa que c’était M. Richepin lui-même qui, avec la complicité d’un ami — le poète Ponchon, peut-être — faisait ainsi courir, de par les cafés, le bruit de sa folie soudaine. On admirait surtout la mise en scène très ingénieuse, tout à fait nouvelle, qu’on eût dit réglée par M. Duquesnel, de ce drame empoignant : les trappistes refusant d’ouvrir la porte de leur cloître à l’auteur des Blasphèmes, la malheureuse épouse partant à la poursuite du désespéré, et celui-ci, la saleté