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LA NOBLESSE ET LA LITTÉRATURE


Nous ne sommes plus au temps où les belles lettres étaient, en quelque sorte, l’apanage des grands seigneurs, où les d’Aubigné, les Larochefoucauld, les Montesquieu, les Chateaubriand illuminaient une époque de leurs œuvres. À mesure que nous avançons, la noblesse française va se découronnant davantage de ces privilèges de l’esprit. Hormis le duc de Broglie et le vicomte d’Haussonville, nous ne rencontrons plus, dans ses rangs, de ces écrivains passionnés de littérature, comme tous les autres temps nous en ont donné.

Il y a bien encore, de-ci de-là, quelques amateurs, mais en si petit nombre et de si mauvaise qualité qu’il vaut mieux n’en pas parler, et l’on regrette qu’ils aient, un instant, abandonné leurs chevaux, leurs chiens, leurs palefreniers pour des délassements supérieurs pour