Page:Mirbeau - Les Vingt et un Jours d’un neurasthénique, 1901.djvu/142

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endroit, ni plus agréable ni plus sain…

» – Je l’espère, déclarai-je bêtement, ne sachant que dire.

« Le notaire accentua la déplaisante familiarité de ses phrases :

» – Et l’on vient… ah ! ah !… et l’on vient demander à maître Claude Barbot, ci-présent, de lui louer une de ses petites villas ?… Parbleu ! je crois bien… Ce sont les plus jolies et les plus confortables…

» – Elles ont, du moins, cette réputation…

« Décidément, je n’avais pas de chance dans le choix de mes réponses. Maître Barbot sourit :

» – Et méritée, donc !… Eh bien, mais, il me semble que nous pouvons traiter cette affaire-là… Oui, oui, nous pouvons traiter cette affaire-là…

« Le notaire se croisa les bras et se renversa l’échine sur le dossier balancé de son fauteuil.

» – Voyons ça… voyons ça… dit-il… Et résumons la situation… Premier point… Êtes-vous marié ?

» – Non.

» – Ah !… pas marié… très bien… très bien ! Deuxième point… Avez-vous une habitude ?… J’entends une connaissance… une petite amie, là, là… pour tout dire ?…

« Et, bonhomme, avec un sourire bienveillant, il ajouta :

» – Mon Dieu ! nous savons ce que c’est que la vie… La province n’est pas si arriérée qu’on le