Page:Mirbeau - Lettres de ma chaumière.djvu/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des scandales, plusieurs fois l’on s’était battu : une véritable honte, enfin ! D’ailleurs, Fanchette ne se cachait plus, et si elle continuait de la sorte, bientôt, on la verrait, pire qu’une chienne, étaler ses saletés en pleine rue. Le père Dugué apprit tous ces détails avec une joie profonde. Pourtant il voulut douter et prétendit d’abord que c’était des histoires de « mauvaises langues », des vengeances de femmes, jalouses de Fanchette, mais quand on lui eut donné des preuves irrécusables de l’abominable conduite de sa fille, son contentement ne connut plus de bornes. Ce n’était point que Fanchette s’amusât qui le rendait si bien aise. Oh ! non ! car, avant tout, il tenait pour la morale, et il avait, sur l’honnêteté des femmes et sur la religion, des opinions très arrêtées, mais, puisque le mal existait, il pouvait bien se réjouir de ce qu’il tombât, aussi à propos, sur la tête de François Béhu ! Il disait : « C’est ben fait pour li… Quen ! pourquoi qu’il l’a épou-