Page:Mirbeau - Lettres de ma chaumière.djvu/362

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du grenier, et travaillait, matin et soir, au raccommodage de la lampe, qu’il avait démontée, pièce par pièce, et qu’il se trouvait très embarrassé de reconstituer.

Enfin, il rapporta la lampe.

— J’aurais parié ma tête, oui, bien sûr, ma tête, que c’était l’huile. Cette fois-ci, par exemple, ça va comme sur des roulettes. Vous allez voir comment je sais remettre des pistons aux lampes. Tenez, vous pouvez la remonter vous-même… Prenez garde… plus doucement… Na… Ça marche, hein ?

Maintenant la lampe semblait « marcher ». On l’alluma solennellement. Albaret triomphait.

— Jamais vous n’en aurez une meilleure, me dit-il, le visage tout épanoui de satisfaction. C’est une bien rude lampe !

Depuis ce jour, tous les matins, à dix heures, Albaret vient demander des nouvelles de la lampe. Il s’informe des mèches, du verre, de l’abat-jour, et à chaque réponse,