Page:Mirbeau - Palinodies, paru dans L’Aurore, 15 novembre 1898.djvu/6

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heureux de répudier, un à un, les mensonges où le retiennent, si longtemps, prisonnier de lui-même ces terribles chaînes de l’éducation de la famille, des prêtres ou de l’État. C’est plus difficile qu’on ne pense d’effacer ces empreintes, tant elles sont fortement et profondément entrées en vous. Il faut des efforts persistants qui ne sont pas à la portée de toutes les âmes. Il faut passer par de multiples états de conscience, par bien des enthousiasmes différents, bien des croyances contraires, par des déceptions souvent douloureuses, des troubles, des erreurs, des luttes — et ne pas les maudire, pas même les regretter, puisque c’est de tout cela, puisque