Il est inouï, le préfet… Il est inouï…
Si les soldats n’ont pas d’eau… qu’ils boivent de la bière…
Si les casernes sont malsaines… eh bien, qu’ils campent…
Mais oui ! C’est cela !…
Sans doute… vous avez raison… En principe vous avez raison… Mais vous connaissez le caractère autoritaire, violent, tout d’une pièce, de notre préfet maritime… Il m’a fait entendre qu’il déplacerait les régiments… qu’il les enverrait dans une autre ville… Plus de commerce, Messieurs… plus de musique, le dimanche !… Ce serait une véritable catastrophe pour notre chère population… « Je ne peux pourtant pas laisser crever mes soldats comme des mouches », m’a-t-il dit…
Allons donc ! Il veut nous faire peur… Est-ce qu’on déplace un arsenal français comme un cirque américain ?… Est-ce qu’on transporte un port de guerre comme des chevaux de bois ?…
Et puis, c’est malheureux, soit !… Plaignons-les, je veux bien… mais les soldats sont faits pour mourir…