Page:Mirbeau - Théâtre II.djvu/102

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(Elle se lève, prend le pot qu’elle remplit à demi.) Voilà tout ce que je puis vous donner…

La Mère Cathiard

Merci, Madeleine… (Désignant la porte à gauche.) Et votre maman ?…

Madeleine

Elle est plus mal… Oh ! bien plus mal !…

La Mère Cathiard

Ainsi !… Voyez-vous ça ?… Une femme si forte !… Je lui disais bien, moi, qu’elle se tuait à force de passer toutes ses nuits à coudre…

Madeleine

Sans doute… Mais qu’est-ce que vous voulez… il le fallait bien…

La Mère Cathiard

Et vous aussi, Madeleine… faites attention… Vous êtes toute pâlotte, depuis quelque temps… vous avez une toute petite figure de rien du tout… Ça n’est pas bon, à votre âge… ça n’est pas bon…

Madeleine

Il faut bien que l’ouvrage se fasse, mère Cathiard… il faut bien qu’on gagne sa vie… Je suis plus forte qu’on le croit…

La Mère Cathiard, s’asseyant près de Madeleine, son pot de bouillon entre ses jupes.

On dit ça… Eh bien (Un temps), vous savez la nouvelle ? Renaud, Thorel et Lourdier ont été renvoyés ce