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Page:Mirbeau - Théâtre II.djvu/162

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que ça… surtout, si dès le début on montre de l’énergie contre elle, et qu’on ne lui cède rien… rien ?… Que peuvent ces malheureux contre l’énorme puissance industrielle et financière qu’est Hargand ?… Mais aura-t-il l’énergie nécessaire ?…

Geneviève, vivement.

Vous en doutez ?

Capron

Non, mademoiselle… et je me suis mal exprimé… Je ne doute pas de l’énergie de votre père… c’est, au contraire, un homme très résolu, très brave… Il nous a donné, vingt fois, les preuves d’une résistance admirable… (Un temps.) Oui… mais il y a un peu de sa faute, dans ce qui arrive aujourd’hui.

Geneviève

Comment cela ?

Capron

C’est un rêveur, quelquefois… Il croit à l’amélioration des classes inférieures… (Il lève les bras au ciel.) à la moralisation de l’ouvrier… Quelle erreur !…

Geneviève

Généreuse, en tout cas…

Capron

Non, mademoiselle, il n’y a pas d’erreurs généreuses… Il y a des erreurs, tout court… Voyez-vous, il a laissé trop de choses envahir ses usines… des syndicats, des associations de toute sorte, qui sont la mort du travail, l’affaiblissement de l’autorité patro-