Page:Mirbeau - Théâtre II.djvu/220

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François Gouge

Oui ! il a gardé l’argent !…

Zéphirin Bourru

Eh bien, garde ça, toi. (Il le frappe.) Et va le porter à Hargand qui te paie pour venir faire du potin ici !…

Cris, tumulte, on s’interpose.
François Gouge, se débattant.

Vaches !… Eh ! sales vaches !…

On le bouscule. Il disparaît.
Une voix dans la foule

Taisez-vous !…

Une autre voix

Enlevez-le !…

Pierre Anseaume

Si vous gueulez comme ça !… C’est la troupe qui viendra vous enlever !…

Voix diverses, partant de divers côtés.

Silence !… Silence.


Peu à peu l’ordre se rétablit, les cris s’apaisent. Madeleine est venue s’asseoir sur la plus haute marche. Des femmes serrées l’une contre l’autre occupent des places sur les marches inférieures. Jean Roule s’avance. Il est calme et pâle. On ne voit guère que son visage. Et le tas des femmes assises grouille, indécis, dans la pénombre, par dessus les têtes houleuses de la foule qui, maintenant, emplit tout le carrefour. Jean Roule étend le bras, fait un geste.}


Quelques voix, de-ci, de-là.

Écoutez !… écoutez !…

Mouvement d’attention.