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Page:Mirbeau - Théâtre III.djvu/134

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dépend du gouvernement que l’affaire ait ou non des suites… il s’imaginait déjà que vous n’auriez pu lui tenir tête.

Courtin, agacé.

Quelle affaire ?

Arnaud Tripier

Mais l’affaire du Foyer.

Courtin

Oh ! oh ! Le calcul est trop simple… la manœuvre un peu lourde.

Arnaud Tripier

Des lourdauds, je vous dis. Ah ! ces mœurs nouvelles de la démocratie !… Leur politique ? Peuh ! Pour un rien ils vous mettent le marché à la main… Ils viennent vous dire : « Renoncez à nous créer des difficultés et nous étouffons l’affaire… » Car aujourd’hui dans toutes les affaires il y a toujours une sale affaire, hélas !

Courtin, après réflexion, hautain.

Je ne demande ni grâce, ni faveur… Qu’ils fassent ce qu’ils veulent… Tant pis pour ceux qui auront suscité le scandale !

Arnaud Tripier

Évidemment, évidemment… (Sans avoir l’air d’y toucher.) Au surplus, s’ils viennent vous demander l’emploi des sommes importantes qu’ils vous ont données, des derniers 100.000 francs du Pari mutuel

Courtin, qui s’énerve, interrompant.

Ah ! pardon !… pardon !… Dieu merci, aucun de nos établissements n’est soumis au contrôle du gouvernement. Ce n’est pas que j’aie rien à redouter, je serais