Aller au contenu

Page:Mirbeau - Théâtre III.djvu/203

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Courtin, même ton.

La charité est un luxe… (S’éloignant.) C’est un devoir… Nous devons l’exemple au peuple…

Biron

Eh bien ! il est joli !… l’exemple que nous donnons, hein ?… Laissez donc… Dans la vie, il faut se tirer d’affaire, avant tout…

Lerible

C’est le plus bel exemple qu’on puisse donner, monsieur le baron.

Courtin, emphatique.

Voilà les raisonnements avec lesquels on arrive à saper les fondements d’une société… Voilà comment nous serons tous balayés !…

Biron

Courtin… vous êtes épatant… Parce qu’on va serrer un peu plus fort la vis à ces petites… c’est la révolution !

Lerible, à Courtin.

Monsieur le baron, on commence à avoir l’expérience des révolutions… On sait très bien qui en fait toujours les frais !

Biron, tapant dans ses mains.

Mes enfants, nous nous égarons… On ne peut plus se mettre au contrat… il est trop tard… Il faut pourtant le discuter et le signer le plus tôt possible… (À Courtin qui s’est assis à l’écart.) Qu’en dites-vous ?

Courtin

Je ne dis rien…