Page:Mirbeau - Théâtre III.djvu/218

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Mademoiselle Quintolle

Lapar ?… Ça ne m’étonne plus !…

Les fillettes rient, se poussent du coude, font la grimace à Lapar, sourient à Mlle Quintolle.

Louisette, sur l’échelle.

C’est toujours moi… Je ne peux pourtant pas les battre.

Mademoiselle Quintolle

Assez !… ton bec !… (Aux fillettes qu’elle a amenées.) Mettez-vous là, vous autres… sur un rang… dépêchons !… (Elle les place avec brusquerie.) Là !… (S’éloignant à reculons.) Vous allez toutes venir à moi… l’une après l’autre… (Les premières s’arrêtent de travailler, regardent.) Je suis la duchesse !… (Rire parmi les spectatrices.) Allez-vous travailler ?… Faites ce que vous avez à faire… Et la paix, hein !

Miche, bas à Ribanel.

Elle en fait un foin !

Mademoiselle Quintolle

Aubry !… Oui, toi… Commence… Allons… (Aubry interpellée se détache du rang et vient très gauchement faire la révérence. Geste de désespoir de la surveillante.) Ah ! on m’a vraiment donné les plus stupides !… (Secouant rudement la petite par le bras, la pinçant.) Idiote, va !… Et tes cheveux ?… On t’avait pourtant dit…

Elle tire cruellement les cheveux de la petite, qui pousse un cri de douleur, s’agenouille, joint les mains, pendant que les quatre autres se serrent les unes contre les autres, effrayées, et que les spectatrices ricanent.

Aubry, sanglotant.

Mademoiselle !… Mademoiselle !…