Page:Mirbeau - Théâtre III.djvu/244

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Mademoiselle Rambert, qui est redescendue, demi-bas, à Courtin.

Monsieur le président, c’est une punition réglementaire…

Mlle Barandon tombe assise sur une caisse d’arbuste, la tête dans son mouchoir.

Courtin

Joli règlement…

Mademoiselle Rambert

Approuvé par le comité… Deux heures de placard !

Courtin

Deux heures !… quatre heures de placard, bien !… Mais tout un jour ! tout une nuit !

Mademoiselle Rambert

Un accident… Il arrive des accidents… Il n’y a pas qu’ici… (De très près.) Je vous en prie, monsieur le président, laissez cette fille… La voilà déjà aux trois quarts idiote… Elle fera une sottise ou un malheur…

Mademoiselle Barandon, se levant brusquement.

Ah ! j’oubliais… Elle a demandé M. l’aumônier.

Mademoiselle Rambert, à Courtin.

Là !… Qu’est-ce que je disais ?… Mlle Barandon.) Pourquoi faire ?

Mademoiselle Barandon

Elle était si pieuse !

Mademoiselle Rambert

« Elle était… elle était… » Elle n’est pas morte… Elle est pieuse, c’est vrai… Elle est paresseuse aussi… (Énergique.) En tout cas, je vous défends de dire un mot… un seul mot à l’abbé. L’abbé ! Ah ! ce serait le bouquet.