Page:Mirbeau - Théâtre III.djvu/66

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Mademoiselle Rambert

Oh !… trois cents francs !

Courtin, désagréable.

C’est bon… nous verrons lundi…

Mademoiselle Rambert

C’est que… j’en ai absolument besoin pour demain matin… au moins quinze cents francs ! (Courtin lève les bras au plafond.) Vous savez bien que… toute la semaine… (Très ferme.) j’ai dû payer sur ma bourse à moi.

Courtin

Bon… Bon…

Mademoiselle Rambert, rogue.

Ce n’est pas pourtant qu’on ne me doive rien…

Courtin

Eh bien… C’est entendu… demain matin… (il marche et lève les bras.) Dans un placard !… Une petite dans un placard…

La figure de l’abbé Laroze apparaît dans l’entrebâillement de la porte de droite.

Mademoiselle Rambert, l’apercevant, à Courtin, bas.

Surtout monsieur le président, je vous en prie… pas un mot, pas un mot à M. l’abbé… Tout serait perdu… Je ne sais pas comment nous ferions demain !

Courtin

Soyez tranquille… mademoiselle…

Il se remet peu à peu en voyant s’avancer l’abbé.