Page:Mirbeau - Théâtre III.djvu/68

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L’Abbé

C’est ce que Mme la directrice assure… oui… Mais je pense qu’on ne saurait trop veiller à tout…

Mademoiselle Rambert

Vous avez raison, monsieur l’aumônier… et, justement, je disais tout à l’heure, à M. le président, combien vous preniez soin…

L’Abbé, lui coupant la parole, ironique.

Je vous remercie, madame la directrice… vous êtes trop bonne… Par exemple, prenez garde de blesser ma modestie. Ménagez-la, mademoiselle, ménagez-la… Mais laissons, s’il vous plaît, ma pauvre personne… Ce qui fait que je ne suis pas tranquille…

Mademoiselle Rambert

Eh là !… monsieur l’aumônier… on ne vous mangera pas.

L’Abbé

Je n’en sais rien… mademoiselle… je n’en sais rien…

Courtin

Nous n’avons pas affaire à des malveillants.

L’Abbé

On dit ça… On dit Ça… (Profitant d’un moment où Mlle Rambert détourne la tête.) J’ai à vous parler.

Il se dirige au fond de la scène, vers la fenêtre.

Courtin, à Mlle Rambert.

Madame la directrice, je me ferais scrupule, vraiment, d’abuser de votre temps, si précieux aujourd’hui…

Mademoiselle Rambert

Mais pas du tout, monsieur le président…