Page:Mirecourt - Alexandre Dumas.djvu/93

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bonne. C’est ce qui faisait dire plus naïvement encore à Molière : Je prends mon bien où je le trouve. Et Shakspeare et Molière avaient raison, car l’homme de génie ne vole pas, il conquiert… Je me trouve entraîné à dire ces choses, parce que, loin de me savoir gré d’avoir fait connaître à notre public des beautés scéniques inconnues, ou me les marque du doigt comme des vols, ou me les signale comme des plagiats. Il est vrai, pour me consoler, que j’ai du moins cette ressemblance avec Shakspeare et Molière, que ceux qui les ont attaqués étaient si obscurs, qu’aucune mémoire n’a conservé leur nom… »

La simple lecture de ces lignes fait l’effet d’un coup de massue.

Voyez un peu ce qui nous arrive, à nous, simples moutons de Panurge, qui sautons le fossé pour imiter les autres, qui lisons M. Dumas parce que tout le monde le lit. Nous nous promenons çà et là, sur la foi des traités, dans les champs fertiles de son imagination, le nez en l’air comme de vrais flâneurs ; nous croyons respirer l’atmosphère de son génie, humer le parfum de ses souvenirs ; nous arrêtons nos regards sur les roses éblouissantes de sa