Page:Mirecourt - Alexandre Dumas.djvu/95

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naître à notre public des beautés inconnues, on vous les marque du doigt comme des vols, on vous les signale comme des plagiats ?

Ceci nous paraît un peu fort, et l’injustice est par trop criante.

Méprisez, croyez-nous, tous les critiques stupides. On compte dans leurs rangs Sainte-Beuve, Latouche, Gustave Planche, Granier de Cassagnac ; mais vous avez cette ressemblance avec Shakspeare et Molière, que ceux qui vous attaquent sont si obscurs, qu’aucune mémoire ne conservera leur nom. Persévérez sans crainte dans le pillage du théâtre étranger. Gœthe, Schiller, Caldéron, sont des marauds qui en ont pillé d’autres. Emparez-vous de leurs chefs-d’œuvre, c’est de bonne prise.

On a double plaisir à voler les voleurs.

Après tout, comme les chefs-d’œuvre sont rares ; comme la gloutonnerie des coulisses parisiennes absorbe, bon an, mal an, près d’un millier de pièces, il en résultera que les auteurs anglais, allemands, espagnols, n’auront plus rien à vous donner, quand vous leur aurez tout pris. Alors qui vous empêchera d’abor-