Page:Mirecourt - Alfred de Musset.djvu/17

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vain de discorde et d’incrédulité, chauffé au soleil révolutionnaire, enfanta des œuvres sans nom, des théories monstrueuses que jamais la conscience publique n’eût acceptées à aucune autre époque. La censure n’existait plus, on avait le droit de tout dire. Les écrivains ressemblaient à des chevaux sans bride, lancés au galop dans le champ de la morale, foulant tout aux pieds et ne s’arrêtant plus.

Ce fut alors qu’Alfred de Musset se révéla comme poëte.

Depuis sa sortie du collège, il avait essayé diverses études, la médecine, le droit, la banque, la peinture.

Une éducation superficielle le rendait, de son propre aveu, inhabile à n’importe quelle carrière. Il lisait beaucoup, mais