Page:Mirecourt - Alfred de Musset.djvu/20

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Poussé, comme tant d’autres, par le démon du matérialisme qui se tenait debout, le sceptre à la main, sur les croyances en ruine, le jeune poète n’avait eu qu’à suivre l’impulsion générale imprimée à son siècle.

Il trouva des milliers d’échos ; toutes les passions brutales lui répondirent.

Ceux-là mêmes qui n’eussent point osé, gardant quelque pudeur, tourner la page nue et révoltante, avaient dans le sentiment de l’art un prétexte plausible pour passer outre ; car, disons-le, jamais la forme n’a couvert le fond d’une manière plus éblouissante et plus chaleureuse, jamais poète n’a plus de plus beaux vers au service des tendances perverses de notre nature.