Page:Mirecourt - Béranger.djvu/38

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science lui démontrait peu la nécessité d’aller se mettre à la bouche du canon.

« Si l’on vient me chercher, pensait-il, j’irai me faire tuer comme les autres ; mais qu’ils me trouvent, je ne me cache pas ! » Du reste, en prenant un sabre pour aider César à vaincre, il eût beaucoup moins fait pour la gloire du héros qu’en la célébrant par ses vers.

Béranger chantait l’honneur national, le patriotisme et la victoire ; mais il chantait seulement pour ses amis et pour Lisette.

Il ne voulait pas donner au public tous ces délicieux petits poëmes qui tombaient naturellement sous sa plume comme des notes sonores tombent du gosier du rossignol ; il n’avait des entrailles de père que pour ses dithyrambes et pour son épopée