Page:Mirecourt - Béranger.djvu/75

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lué par des cris d’amour. Jamais on ne vit plus éclatant triomphe. Nos provinces firent écho, et la France n’eut qu’une voix pour applaudir le père de la révolution.

Dès ce jour, Béranger crut sa tâche finie. À ses yeux, une telle ovation devenait une apothéose. Après être monté si haut, il craignit de redescendre.

« Vous le savez, je n’ai d’autre fortune que ma gloire, disait-il à ceux qui voulaient lui remettre en main son luth : Souffrez que je la ménage. Le poëte est mort, l’homme se repose… Adieu ! »

Il ajoute dans une de ses préfaces :

« Jusqu’à présent, je n’ai eu qu’à me louer de la jeunesse ; je n’attendrai pas qu’elle me crie : Arrière, bonhomme ! laisse-nous passer ! »