Page:Mirecourt - Déjazet.djvu/55

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ce bruit incongru, qui pour la première fois frappe son oreille.

Les sifflets redoublent.

Intrépide et calme, elle envoie des bouffées de tabac aux siffleurs, se tournant tantôt d’un côté, tantôt de l’autre, selon que la tempête grondait à droite ou devenait plus violente à gauche.

Cette lutte terrible dura dix minutes.

Fatigué de siffler, le public, par une de ces brusques transitions qui se remarquent parfois au théâtre, admire le sang-froid de l’actrice, et se prend à l’applaudir avec autant de frénésie qu’il en montrait tout à l’heure à lui exprimer son mécontentement.

Le silence se rétablit peu à peu.