Page:Mirecourt - Dupin.djvu/11

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d’impertinence ? Il parle plus haut que vous, il tranche les questions les plus ardues ; il traverse sans gêne le champ philosophique et religieux, écrasant tout, fauchant tout. Il a lu Voltaire et ne salue plus son curé : — bourgeois !

Écoutez cet autre, dont le ton, s’il est possible, est plus dogmatique et plus présomptueux encore. Le verre en main et la pipe aux lèvres, entouré d’un nuage d’ivresse, de tabac et de sottise, il règle les destinées du monde, critique la Chambre, blâme un ministre, et donne au besoin l’appui de son vote aux doctrines politiques les plus extravagantes : — bourgeois !

Regardez ce troisième personnage à l’œil stupide, aux reins sanglés par une serpillière. Il compte la recette du jour et