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Page:Mirecourt - Gérard de Nerval.djvu/22

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teurs des jambes et les littérateurs de la tête.

Les premiers n’ont souvent publié qu’un seul article, qu’une seule pièce, qu’un seul livre, reproduit de vingt manières différentes et sous toutes les formes. Dégagés des pénibles préoccupations du travail, ne portant pour tout bagage qu’une vessie gonflée au souffle de l’orgueil, ils courent nécessairement plus vite que les autres et attrapent au vol croix et pensions.

Voilà pourquoi nous les appelons les littérateurs des jambes : que ce titre leur soit léger.

Quant aux littérateurs de la tête, c’est autre chose.

Ils pâlissent dans les veilles, laissent leurs jarrets inactifs, stimulent éternelle-