Page:Mirecourt - Gérard de Nerval.djvu/6

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Les nuances sombres, les traits durs ou grimaçants, fatiguent l’œil.

Un peintre qui s’obstinerait à rester face à face avec la laideur tomberait inévitablement dans le spleen et voudrait briser palette et pinceaux.

Donc, nous allons choisir, pour reposer le public et pour nous reposer nous-même, une franche et loyale physionomie, sur laquelle, chose rare en ce bas monde, se reflètent à la fois la bonté, l’esprit, la finesse et la candeur. Nous esquisserons le portrait d’un de ces hommes heureux qui passent à côté du prosaïsme de notre époque sans le coudoyer et sans le voir, toujours bercés par l’idéal, toujours entraînés vers ces régions étincelantes de poésie et d’amour, où les tristes réalités de la vie