Page:Mirecourt - Jules Janin.djvu/59

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la fois jovial et agressif. On cite comme son plus glorieux fait d’armes ce bizarre discours de réception académique, au bas duquel se trouvaient ces mots pour signature : le Duc de Montmorency.

    lement pour l’insertion de quelques articles. « Impossible, dit Janin, tu écris comme une huître. Su tu veux gagner de l’argent, voici ce que tu as à faire. Invente des bourdes, creuse ton imagination pour trouver des suicides étranges, des assassinats horribles. Dis qu’une femme est accouchée d’un enfant cornu, affirme qu’un serpent de mer de trois cents mètres de longueur a paru sur les côtes du Havre, etc. Onze ou quinze lignes pour chaque article. S’il est de nature à provoquer une réclamation, tant mieux, on te le paiera double. » L’ami suivit le conseil, et l’industrie a pris de nos jours un développement immense. Nous avons vu un marchand de canards dans les bureaux de M. Dumont, de l’Estafette. Il entre, salue et tire de sa poche une multitude de petits papiers qu’il fait lire au rédacteur. — Combien celui-ci ? — Deux francs. — C’est trop cher : trente sous. » On le paie et il va proposer ses volatiles à d’autres journaux. Ce commerce est lucratif.