Page:Mirecourt - Jules Janin.djvu/9

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cabriolant à côté de Juvénal, dansant sur une page de Suétone, prenant pour balancier un vers de Virgile et jouant au ballon avec deux ou trois hémistiches du père Horace, le tout pour prouver qu’il n’a jamais perdu son latin.

À quinze ans, Jules s’imagine qu’il est profondément versé dans les racines grecques ; il se persuade que sa force en thèmes dépasse toutes les limites connues. Chez lui la taille physique reste stationnaire ; mais l’amour-propre se développe outre mesure.

Dans sa famille on le nomme le petit prodige.

— Expédiez-moi ce gaillard-là, dit un de ses oncles, à Paris, au collège Louis-le-Grand. Il remportera le prix