Page:Mirecourt - L'abbé de Lamennais.djvu/34

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Pâle, chétif et malingre, il voyait les femmes passer auprès de lui d’un air dédaigneux. Il essaya, mais en vain, d’acquérir les manières sémillantes et le ton léger des beaux fils dont il ambitionnait les triomphes ; toutes ces qualités mondaines étaient antipathiques à sa nature.

Il craignit le ridicule, et tomba dans l’aigreur.

Sa parole brève, saccadée, tranchante, déplaisait souverainement et lui attirait ces railleries déguisées, ce sarcasme poli, ces humiliations sourdes, en présence desquelles la colère est impuissante et ne réussit qu’à vous donner les torts.

Un amour violent, une passion malheureuse et sans espoir, acheva de découra-