Aller au contenu

Page:Mirecourt - Lamartine.djvu/62

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que Julia, cette fille bien-aimée du poëte, son unique enfant, sa fierté, sa joie, son amour, était attaquée d’une maladie mortelle, au moment même où il s’enivrait de si magnifiques prédictions !

Il l’avait laissée à Beyrouth, sous la garde de sa mère, et il la retrouva agonisante en revenant de Syrie.

. . . . . . . . . . . . . . . .

Des sanglots étouffés sortaient de ma demeure ;

L’amour seul suspendait pour moi sa dernière heure :
Elle m’attendait pour mourir !

C’était le seul débris de ma longue tempête,
Seul fruit de tant de fleurs, seul vestige d’amour,
Une larme au départ, un baiser au retour,
Pour les foyers errants une éternelle fête ;
C’était sur ma fenêtre un rayon de soleil,
Un oiseau gazouillant qui buvait sur ma bouche,
Un souffle harmonieux la nuit près de ma couche,
Une caresse à mon réveil.

C’était plus : de ma mère, hélas ! c’était l’image ;
Son regard par ses yeux semblait me revenir ;