Page:Mirecourt - Meyerbeer.djvu/47

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cusation que ces maudits journalistes lui jettent perpétuellement dans les jambes.

On dit que vous aviez très-peu de confiance dans le talent de Meyerbeer, docteur ; où est le mal ?

En prenant vos degrés à la faculté de médecine, vous n’aviez pas appris à tâter le pouls à une partition. Comme tous les directeurs présents, passés et futurs, vous étiez de l’avis de Chamfort et vous vous disiez in petto : « Ce qui réussit le mieux, c’est le succès[1]. » Or, le succès contesté

  1. M. Nestor Rocqueplan, le dernier directeur-entrepreneur de l’Opéra, ne s’écartait jamais de ce principe. On lui présentait, un jour, la partition d’un auteur inconnu. « Peuh ! fit-il, remportez cela ! — Au moins veuillez l’entendre, lui dit son interlocuteur. — Eh ! pourquoi voulez-vous que je l’entende ? elle me fera dormir comme un ouvrage d’Halévy, de Meyerbeer ou d’Auber ; mais il n’y a de succès possible qu’avec ces trois noms-là… et encore ! »