Page:Mirecourt - Meyerbeer.djvu/55

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seul bond au plus radieux sommet de la gloire. Son éloge sortait de toutes les bouches ; la presse était à ses ordres ; la critique lui léchait les mains ; tous les feuilletons sonnaient pour lui d’éclatantes fanfares. Guillaume Tell, Moïse, le Siège de Corinthe n’étaient plus joués que par fragments, et Rossini ne pardonnait pas à la France les ovations pompeuses accordées à Giacomo.

Nous devons avouer, pour être juste, que ces deux grands hommes se détestent cordialement.

Ils ne savent ni l’un ni l’autre se préserver d’un travers trop commun, qui consiste, chez les artistes, à regarder la renommée d’autrui comme un vol fait à leur propre renommée.