Page:Mirecourt - Meyerbeer.djvu/58

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Là-dessus, Rossini congédia froidement le docteur.

Meyerbeer sut l’anecdote.

Jamais la rancune en lui n’est expansive ; elle ne se révèle par aucune allusion perfide, par aucune parole amère. Il est d’une finesse et d’une diplomatie rares.

Lorsque la conversation tombe sur le cygne de Pesaro, l’auteur de Robert n’a pas assez de paroles flatteuses pour préconiser son rival ; il exalte Rossini, se confond en éloges, s’exprime sur le talent de ce virtuose avec une admiration profonde ; et, par derrière, sournoisement, en tapinois, il entretient et stipendie une troupe de dormeurs bénévoles, qui, de temps à autre, vont ronfler à