Page:Mirecourt - Pierre Dupont.djvu/53

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Les voyez-vous, les belles bêtes,
Creuser profond et tracer droit,
Bravant la pluie et les tempêtes,
Qu’il fasse chaud, qu’il fasse froid ?
Lorsque je fais halte pour boire,
Un brouillard sort de leurs naseaux,
Et je vois sur leur corne noire
Se poser les petits oiseaux[1].

S’il me fallait les vendre,
J’aimerais mieux me pendre ;
J’aime Jeanne, ma femme, eh bien ! j’aimerais mieux
La voir mourir que voir mourir mes bœufs.

— Mon cher, dit Gounod, pressant avec enthousiasme les mains de l’auteur, tu es dans ta route ; ne la quitte plus. Là est ton génie ! là sera ta gloire !

Parisot tint absolument à Dupont le

  1. Quelqu’un soutenait que jamais oisillon ne s’était posé sur la corne d’un bœuf. — « Pardonnez-moi, répondit M. de Brossard, maître de poste à Vire (Calvados) et agriculteur distingué : j’ai vu des hoche-queues, des sansonnets et même des pies s’y poser fort souvent. »