Page:Mirecourt - Pierre Dupont.djvu/87

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Et, d’une voix imperturbable,
Il disait au chaland : C’est tant !
C’est tant ce virginal sourire,
C’est tant votre anneau conjugal,
C’est tant le sceptre et tant la lyre,
Tant la tombe et le piédestal.

Les souris vont se prendre, etc.

Qu’il monnaya d’âmes flétries !
Qu’il serra dans ses coffres-forts
D’or, de bijoux, de pierreries,
D’anneaux, de châles, de trésors !
La mort longtemps le laissa faire.
Un jour de hausse et de grand gain,
Elle emmena notre homme en terre,
Mort de joie et presque de faim.

Les souris vont se prendre, etc.

Le diable, qui toujours existe,
Ayant vu, la nuit, en rôdant,
Notre squelette jaune et triste
Qui perdait sa dernière dent,
Sur un plateau de sa balance
Mit les restes du pauvre corps,
Et, dans l’autre, avec violence,
Fit entrer ses nombreux trésors.

Les souris vont se prendre, etc.